samedi 27 août 2011

Tour extérieur de la Maison de Félix Leclerc à Vaudreuil -sur-le-Lac



La maison Félix-Leclerc, classée monument historique, est une résidence construite vers 1880 et agrandie au cours de la première moitié du XXe siècle. L'édifice en brique peinte en blanc présente un plan en « T ». Le corps principal de plan rectangulaire compte deux étages, incluant le toit mansardé à deux versants et terrasson à croupes. L'annexe, greffée à l'arrière, est surmontée d'un toit à deux versants droits et encadrée d'appentis. La désignation inclut le terrain et les dépendances, dont un atelier. La maison Félix-Leclerc est située en retrait de la voie publique, sur un terrain au relief peu accusé et planté d'arbres matures, face au lac des Deux-Montagnes, dans la ville de Vaudreuil-Dorion.
La maison Félix-Leclerc a été construite en deux étapes. Le corps principal est érigé vers 1880 pour Michel Denis dit Saint-Denis, propriétaire de la terre de 1858 à 1881, ou pour son fils Joseph, propriétaire de 1881 à 1931. L'annexe est ajoutée vraisemblablement au cours de la première moitié du XXe siècle. Des dépendances agricoles occupent aussi le terrain, dont une grange et un atelier (forge). La propriété reste entre les mains de la famille Denis jusqu'en 1950. Félix Leclerc (1914-1988) l'acquiert en 1956, de l'imprimeur Robert Brown.

Leclerc vit à Vaudreuil de 1945 à 1966. Cette période est l'une des plus créatrices de sa carrière et correspond à sa consécration sur la scène internationale. C'est à ce moment qu'il compose certaines de ses chansons les plus connues, comme « Moi, mes souliers », « Le P'tit Bonheur » et « L'Hymne au printemps », écrites en 1946. Il s'intègre aussi pleinement à la collectivité vaudreuilloise. Il noue des liens d'amitié avec ses voisins cultivateurs et participe aux activités communautaires et culturelles de la localité. Cette dernière devient d'ailleurs à cette époque un foyer culturel important. Plusieurs artistes québécois de divers milieux s'y établissent, dont certains sont reconnus à l'étranger.

La maison Félix-Leclerc est la troisième résidence occupée par l'artiste et sa famille à Vaudreuil. Il l'habite de 1956 à 1966, période au cours de laquelle il publie notamment « Le Fou de l'Île » (1958), « Le Calepin d'un flâneur » (1960), une autobiographie et plusieurs pièces de théâtre. Le documentaire « Félix Leclerc, troubadour », réalisé par Claude Jutra (1930-1986) en 1958, est tourné dans la demeure. L'endroit de travail privilégié de l'auteur est la mansarde. Leclerc souhaite que la grange, aujourd'hui disparue, devienne le lieu de rendez-vous des comédiens, des chanteurs, des associations culturelles et des amis de passage. Il veut même en faire un théâtre de village. Ce rêve ne se concrétise pas. Le bâtiment, qu'il appelle « l'auberge des morts subites », est néanmoins un lieu de répétition pour la comédie du même nom, présentée par la Comédie canadienne au théâtre du Gesù à Montréal en 1963. L'atelier, comme la maison, sert à recevoir artistes et amis. Félix Leclerc quitte Vaudreuil en 1966, à la suite d'une rupture. Sa première épouse et leur fils habitent la résidence jusqu'en 1973.

La maison Félix-Leclerc est citée monument historique en 1991. Un site du patrimoine incluant la demeure et les dépendances est constitué en 2006. La Société de sauvegarde de la mémoire de Félix Leclerc à Vaudreuil-Dorion acquiert la résidence en 2006, dans le but de la mettre en valeur et de la rendre accessible au public.



Notices bibliographiques :

CARTIER, François. Félix Leclerc à Vaudreuil: synthèse historique. Vaudreuil-Dorion, 2003. 76 p.

JUTRA, Claude. Félix Leclerc, troubadour. [enregistrement vidéo, 27 min 5 sec]. Vaudreuil, Office national du film, 1958. s.p.

LORD, Roger. Félix de Vaudreuil. [enregistrement vidéo]. Vaudreuil-Dorion, 2000. s.p.

Mazouz. C'est la première fois que j'la chante. [enregistrement vidéo, 49 min 23 sec]. Vaudreuil, Office national du film, 1988. s.p.

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